CÔTE D’IVOIRE : L’IMMOBILIER, UN SECTEUR AUX MULTIPLES ENJEUX

A Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, la pression démographique est croissante et importante. En effet, alors que le nombre d’habitants en Côte d’Ivoire s’élève à environ 28 millions d’habitants, Abidjan abrite, à elle seule, plus d’un quart de la population nationale et 50% de la population urbaine. 

La pression démographique conduit de facto à une hausse de la demande en logement mais aussi en terrains de la part de particuliers ou des professionnels du secteur stimulant ainsi l’essor du secteur de l’immobilier. Ainsi, le secteur de l’immobilier est aujourd’hui l’un des plus dynamiques du pays. Il connaît une tendance haussière en moyenne de 26% entre 2012 et 2018 selon le baromètre du Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP) et emploie plus de 2/3 de la population se positionnant comme le 3e pourvoyeur d’emplois, derrière le commerce et l’industrie manufacturière et se positionnant comme un secteur incontournable à la croissance du PIB ivoirien.

Dans ce contexte, l’État ivoirien, qui avait développé dès les indépendances de vastes programmes de construction de logements pilotés par des structures placées sous la supervision de Ministères tels que celui du Logement, de l’Urbanisme et de la Construction, a fait appel à des acteurs privés pour accompagner le développement du secteur. Cette ouverture du secteur aux acteurs privés a notamment été motivée par la crise économique qu’a connu le pays au cours des années 1980. 

Ainsi, aujourd’hui le secteur immobilier est porté par des acteurs privés qui mettent à disposition de nombreux projets de constructions afin de répondre aux besoins de la population. Toutefois, le secteur doit faire face à des enjeux comme la question de la mise en place d’un cadre législatif fonctionnel et les difficultés dans l’acquisition des terrains, le non recours à des professionnels du métiers et l’accès au financement pour porter la croissance du secteur.

Le profit au-dessus du professionnalisme

En effet, la question du cadre législatif représente un enjeu de taille pour les acteurs du secteur. En raison de son importance stratégique pour le développement économique et la préservation de la paix sociale, la Côte d’Ivoire dispose d’une législation destinée à réglementer le foncier. Elle fait cependant face à des pratiques culturelles qui s’avèrent ne pas toujours être en accord avec la loi ce qui représente un obstacle auquel les promoteurs doivent faire face notamment depuis la crise de 2002.

Afin d’améliorer les carences du cadre légal relatif au foncier urbain et faciliter l’accès à la propriété foncière, il a été décrété en 2013 par le chef de l’Etat des lois structurantes et réglementant l’accès à la propriété en milieu urbain. Il a été instauré un titre unique de propriété, l’ACD, qui protège son détenteur, promoteur comme particulier de tous litiges. De plus ce dernier est enregistré dans les Livres du foncier par le Conservateur et dans le registre domanial du Ministère de la Construction, du Logement, de l’Urbanisme. Il reste le seul document valable en cas de contestation auprès des autorités compétentes. Ce nouveau cadre législatif limite les défaillances de l’insécurité foncière qui se révèle être une des principales difficultés rencontrées par les acteurs du secteur de l’immobilier.

Par ailleurs, en raison du manque de logements pour une population qui ne cesse de s’accroitre, les constructions rapides se multiplient et les accidents aussi. Rien qu’en 2020, selon les chiffres officiels, au moins onze immeubles se sont écroulés. Ceci résulte notamment du fait que beaucoup de constructions se font sans accompagnement technique/conseil professionnel et, de facto, sans connaissance des fondamentaux telles que les procédures administratives, les règles d’urbanisme, études béton, la solidité et la qualité des matériaux…

Or, il est fondamental, pour une construction pérenne, de faire appel à des professionnels notamment des architectes ou plus largement, s’appuyer sur des entités qui respectent les prérequis tels que les promoteurs immobiliers.

Enfin, l’accès aux crédits représente le principal obstacle pour les potentiels acquéreurs. En effet, l’accès aux financements est réservé à une minorité, avec des crédits accordés sur de courtes périodes à des taux particulièrement élevé. Ainsi, l’accès à la propriété demeurerait un rêve sans le concours des promoteurs qui offrent un choix de logements à des coûts variés. Ces promoteurs, bien souvent des agents immobiliers agrées tels que Twins Immobilier, produisent des logements allant de l’économique au haut standing en passant par le moyen standing afin de répondre aux besoins des différentes populations. 

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